Camille Gillet, fondatrice de StoryPunk, raconte comment elle a développé le storytelling de la marque de haute joaillerie Carrissimo, en intégrant des recherches historiques, culturelles et spirituelles profondes pour ancrer l’histoire dans un univers unique. Pour des raisons de confidentialité, le travail effectué ne peut être présenté visuellement ici, mais les mots suivants vous donneront un aperçu de cette aventure narrative.
Un bijou, une histoire, une quête spirituelle
Lorsque Guillaume Carrissimo m’a contactée, j’ai tout de suite compris que le projet était aussi unique que fascinant. Carrissimo est une marque de haute joaillerie qui se distingue par une création exceptionnelle : une pierre précieuse, nommée Hajar, montée sur un mécanisme horloger qui lui permet de s’orienter vers la Mecque aux heures de prière. Ce bijou incarne à la fois le luxe, la spiritualité, et un ancrage culturel puissant, et il représentait le parfait défi pour une narration complexe, respectueuse et envoûtante. Ma mission était de construire autour de la marque un storytelling qui transcenderait l’objet et relierait Carrissimo à l’imaginaire des clients issus des grandes familles du Moyen-Orient.
Les inspirations culturelles, spirituelles et les précautions de respect
Au-delà de l’objet lui-même, ce projet m’a plongée dans une immersion culturelle profonde et complexe. Il m’a fallu aborder des sujets spirituels et culturels avec un soin extrême pour éviter tout malentendu ou interprétation blasphématoire. Avant même d’élaborer le récit, j’ai donc mené des recherches exhaustives pour m’assurer de bien comprendre les sensibilités culturelles et spirituelles de la région, où la présentation de l’objet sacré exigeait une grande maîtrise des codes de respect.
Au-delà de l’objet lui-même, ce projet m’a plongée dans une immersion culturelle profonde et complexe. Il m’a fallu aborder des sujets spirituels et culturels avec un soin extrême pour éviter tout malentendu ou interprétation blasphématoire. Avant même d’élaborer le récit, j’ai donc mené des recherches exhaustives pour m’assurer de bien comprendre les sensibilités culturelles et spirituelles de la région, où la présentation de l’objet sacré exigeait une grande maîtrise des codes de respect.
Je me suis plongée dans les textes sur la Mecque et son histoire, aussi bien dans la période islamique que préislamique, pour mieux comprendre la dimension sacrée de ce lieu et la manière dont il est perçu par les croyants. Un ouvrage d’Abdennour Bidar, sur les piliers de l’Islam, m’a aidée à approfondir cet aspect, mais j’ai aussi exploré les cultes ancestraux de la région, notamment la figure de la déesse mésopotamienne Ishtar. Cette divinité, associée aux étoiles et à l’amour, a inspiré mon approche de la pierre Hajar en tant que “fragment céleste”. Il était essentiel de concevoir cette analogie poétique tout en m’abstenant de toute référence qui pourrait être interprétée comme irrévérencieuse, afin de préserver l’intégrité et le respect de la culture musulmane.
Le conte de la princesse Soraya : un univers entre rêve et respect
Pour rendre cette histoire encore plus vivante, j’ai élaboré un conte enchâssé dans l’univers de Carrissimo, inspiré des récits orientaux et pensé pour capter l’imaginaire sans froisser les sensibilités. Ce conte raconte l’histoire de la princesse Soraya, une femme d’une beauté et d’une mélancolie extraordinaires, et du mystérieux jeune homme qui, en lui offrant la lumière d’une étoile, parvient à redonner vie à son royaume. Cette approche narrative a permis de donner vie à la pierre Hajar de manière symbolique et poétique.
L’histoire de Soraya commence dans un royaume où la princesse, malgré sa beauté et ses nombreux prétendants, est en proie à une tristesse inexplicable. Ses nombreux prétendants lui offrent chaque jour les plus précieux trésors, mais aucun ne parvient à toucher son cœur. Lorsque le royaume sombre dans la désolation, un mystérieux jeune homme apparaît, vêtu simplement de lin blanc, et il défie les conventions en ne lui offrant rien d’autre que la lumière d’une étoile. En détachant la princesse de ses parures terrestres pour lui offrir un fragment céleste, il redonne vie non seulement à Soraya, mais aussi à tout son peuple.
Ce conte, conçu avec soin et retenue, relie la pierre Hajar à un récit où l’objet devient un vecteur d’émotions, de résilience et de grandeur spirituelle, sans jamais franchir la frontière du sacré ni s’approprier des symboles religieux spécifiques. Le bijou Hajar est ainsi présenté comme une création rare, à la fois précieuse et respectueuse, qui parle à l’imaginaire tout en ancrant son sens dans des valeurs culturelles profondes.
Un univers visuel poétique et captivant
En m’appuyant sur ce conte et ces inspirations, j’ai conçu des recommandations pour un univers visuel empreint de majesté et de sobriété respectueuse. J’ai proposé une palette de couleurs allant du bleu nuit profond au sable doré, évoquant le désert sous les étoiles, et j’ai préconisé des contrastes intenses pour que chaque bijou illumine littéralement le site comme un éclat céleste. Cette imagerie a été conçue pour refléter l’essence poétique de la marque tout en respectant les codes du luxe et de l’élégance que recherche la clientèle de Carrissimo.
Pour la première fois dans mon travail, j’ai intégré l’IA dans le processus créatif, en générant des esquisses et des personnages qui illustrent le conte et l’univers de la marque. J’ai exploré visuellement ce que pourrait être le personnage d’Ishtar, ainsi que d’autres éléments inspirés par mes recherches, afin d’inspirer des créations visuelles et une atmosphère captivante, tout en respectant les frontières symboliques de l’imaginaire sacré.
Conclusion : Une identité marquée par l’éclat et le respect
Grâce à cette aventure narrative et visuelle, La Maison Carrissimo dispose aujourd’hui d’une identité à la fois mystique et raffinée, taillée sur-mesure pour son marché exclusif. À travers un storytelling qui relie son savoir-faire à une symbolique étoilée et des valeurs culturelles profondes, la marque se démarque non seulement par ses bijoux mais aussi par l’histoire qui les accompagne. Ce projet, alliant respect, beauté et poésie, témoigne de la puissance du storytelling lorsqu’il est en parfaite harmonie avec l’essence d’une marque.
Note : pour des raisons de confidentialité, aucune image de la marque ne sera présentée ici. Cependant, j’espère que ces mots ont su capturer l’essence de ce projet unique.